Aujourd’hui parlons-en. De dépression, de ce mal qu’on ignore, qu’on peint en blanc pour se fondre dans celle des murs blafards. Blancs, c’est la couleur de la dépression. C’est un problème d’occidentaux, enfant-trop-choyé, trop écouté. Nous. Nous … africain.e.s, on ne connait pas ça. Le cœur se cachant sous cette peau lustrée, ébène, endurcie par l’héritage de souffrance ne connais pas ça.
«Tu es fragile, toi» : dépression, fragilité et masculinité

Les hommes africains sont des «vrais garçons» exemptent de failles, et dont le visage n’a jamais accueilli la rivière – pourtant si salvatrice – provoquée par l’anxiété, la peur, l’angoisse, le dépassement.
Martelé sans cesse depuis qu’il est conscient. Bien avant même ! À peine les yeux ouverts au monde, il est affublé de gris-gris en tout genre, puis baigné dans diverses potions, comme pour noyer sa fragilité. Pour qu’il soit un guerrier véritable.
Ensuite, vient l’artillerie de paroles à la fois culpabilisantes et fortifiantes : «arrête de faire la fillette», «il faut être fort», «un garçon ne pleur pas» …
Alors, devenu adulte, par peur d’opprobre, par déni, par fidélité au principe supérieur de masculinité – qui n’est alors qu’un synonyme, une extension de lui-même – il souffre en silence. La virilité se muant en calamité.
Et comme souvent, effet multiplicateur et diffuseur de la souffrance : une personne qui souffre intérieurement, en fait souffrir une autre réellement, et ainsi va la chaîne. Combien d’homme violent le sont de la violence du machisme qui subissent et se font subir ?
Quand la résilience devient une souffrance dans le silence
Forces tranquilles, refuges, piliers de leurs communautés les femmes africaines sont incassables. Épouse, elle supporte son compagnon dans les variabilités de la vie. Sans mots dire. Elle travaille souvent bien plus que Monsieur, est la «gagneuse de pain» … mais ‘shut!’, elle ne doit rien dire, ne doit surtout pas ternir la sacro-sainte image de virilité de son mari. Ne doit surtout pas rechercher ou attendre de reconnaissance.
Mère, elle éduque, nourri, console, sans être conforter en retour. Donner, donner, à s’en perdre. Fille, aurore, crépuscule et corvée sont ses meilleures amies. Couchée après tous, réveillée avant que toutes âmes émergent. Trop occupée pour penser. Trop fatiguée pour sentir. Se silence de la résilience qui mène à la souffrance.

Elle est forte la femmes africaine. Avec son seau en équilibre sur la tête, bébé au dos. Elle est forte la femme africaine, couronne coiffée sur sa chevelure versatile, «souffrant pour être belle», carriériste, cheffe de famille sans le dire.
Et elle se casse. Dans l’indifférence générale. Dans l’aveuglement de tou.te.s. Usée, fatiguée. Déprimée.
The doctor says, “I’d recommend therapy, and that you try anti-depressants. I know a good therapist.” A therapist. I want to joke about it. I want to say that I am a strong Igbo woman, a strong Nigerian woman, a strong African woman, and we don’t do depression. We don’t tell strangers our personal business. But the joke lies still and stale on my tongue. I feel defensive about the suggestion of a therapist, because it suggests a cause that I do not know, a cause I need a stranger to reveal to me. Chimamanda Ngozi Adichie (Meric!)
Ensorcellé.e, possédé.e, capricieuse ou capricieux, mais pas dépressif. Alors, certain.e.s tombent dans le marasme, et d’autres dans les addictions et ceux-là qui se jette à la mer.
Conscientiser, démystifier et déstigmatiser les maladies mentales c’est la mission que s’est donné l’artiste-photographe sud-africain Thembela Nymless Ngayi. À travers son travail-exploratoire, The Great African Horror Story : Depression son sujet, un homme africain, est constamment hanté par cette ‘chose’ qui fini par l’annihiler.
Copyright Thembela Nymless Ngayi
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Beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte. un blog très intéressant. je reviendrai. N’hésitez pas à visiter mon blog. au plaisir
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