Émancipation de la femme : 7 mesures prises par Thomas Sankara

« Femmes, mes camarades de luttes, c’est à vous que je parle », disait Sankara :
1- Pas une journée, mais une Semaine entière consacrée à la femme
« Considérée comme une éternelle mineure, tantôt dominée par le père, tantôt par le mari, la femme est toujours reléguée au second rang. Le statut social et économique de la femme demeure un handicap pour la promotion des femmes »
2- Une journée de lutte contre les préjugés sexiste, et d’inversement des rôles stéréotypés, qui interdisait l’accès des femmes aux marchés, et imposant par le fait même aux hommes de s’y rendre.
«Les hommes chez nous ne font pas le marché. C’est une déchéance. Et c’est pas facile de s’attaquer à de tels préjugés, à de telles conceptions. Chacun de nous a été élevé dans le sentiment que parce qu’il est homme, il est d’office, d’embléesupérieur à tout ce qui est femme, parce qu’il est homme, quel que soit leur âge, quelles que soient leur force physique, leur intelligence.»
« L’homme et la femme au foyer se partageront désormais toutes les tâches du foyer ».
3- Égalité salariale et éducation pour éradiquer les inégalités systémique et les injustices culturelles
« Nous luttons pour l’égalité de l’homme et de la femme, pas d’une égalité mécanique, mathématique, mais en rendant la femme l’égale de l’homme devant la loi et surtout devant le travail salarié. L’émancipation de la femme passe par l’instruction et l’obtention d’un pouvoir économique. Le travail au même titre que l’homme, les mêmes droits, et devoirs, sont des armes contre l’excision, la polygamie armes que la femme n’hésitera pas à utiliser pour se libérer elle même ».
4- Parité, représentativité des femmes dans les sphères de décision et participation à l’effort économique
«Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles. Pour ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes les suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage à tous les pays, l’expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l’appareil de l’État et de la vie sociale au Burkina Faso».
5- L’inclusion de la femme, condition sine qua none d’un changement social réussi.
L’engagement pour la lutte d’émancipation des femmes, non pas par générosité ou humanisme, mais bien par nécessité
« La révolution et la libération des femmes vont de paire. Nous ne parlons pas de l’émancipation des femmes comme d’un acte charitable ou résultant d’un élan de compassion. C’est une nécessité fondamentale pour que la révolution puisse triompher.»
6- Iconoclastie vis à vis de l’image de la femme-bijou et des traditions négatives de beautés, femme-robot et femme-xxx
«La société a par ailleurs imposé aux femmes des canons de coquetterie qui portent préjudice à son intégrité physique : l’excision, les scarifications, les taillages de dents, les perforations des lèvres et du nez (…) une expression du conditionnement de la femme, conditionnement imposé à elle par la société pour pouvoir prétendre à un mari».
«Rouées et brimées, les femmes, nos soeurs et nos épouses, paient pour avoir donné la vie. Socialement reléguées au troisième rang, après l’homme et l’enfant, elles paient pour entretenir la vie. Ici aussi, un Tiers Monde est arbitrairement arrêté pour dominer, pour exploiter.»
Et enfin,
7- L’adoption d’un plan d’action contraignant et imposé aux ministères pour l’émancipation des femmes ; comprenant des indicateurs clairs, du rapportage et de la reddition de compte pour les mesures entreprises.
« Comment allons-nous nous organiser pour accélérer la marche en avant vers l’émancipation ?
(…)
Le Plan d’action, de par l’implication de tous les départements ministériels, se démarquera résolument de l’attitude qui consiste à marginaliser la question de la femme et à déresponsabiliser des responsables qui, dans leurs actions quotidiennes, auraient dû et auraient pu contribuer de façon significative à la résolution de la question.»

Camarades, il n’y a de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société, que jamais mes pas ne me transportent dans une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence dans des femmes, je pressens le grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J’entends et espère l’irruption féconde de la révolution, elles traduiront la force et la rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles d’opprimées

Marlyatou Touré-Dosso

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