Actualité

La succession d’Alassane Ouattara: Objet de convoitise

 

Invité du « Fauteuil blanc » de « Le Nouveau Réveil « , le Pr Maurice Kakou Guikahué, coordonnateur du secrétariat exécutif du PDCI-RDA a indiqué que son parti était favorable à une révision constitutionnelle visant à la création d’un poste de vice-président de la République de Côte d’Ivoire. Prenant l’exemple du voisin ghanéen, le Pr Maurice Kakou Guikahué déclara que «La présence de la vice-presidence dans la constitution pourrait faciliter la transition à la tête de l’État comme cela a été le cas récemment au Ghana». Pour information, le Ghana avait été frappé par le décès de son président John Atta-mills en plein exercice le 24 juillet 2012. Ainsi, c’est à son vice président John Dramani Mahama qu’est revenue la lourde tâche d’assurer l’intérim jusqu’à l’élection présidentielle de Décembre 2012. Élection présidentielle à laquelle il était lui-même candidat et qu’il a finalement remporté.

En lisant entre les lignes, cela signifie que le PDCI souhaite une vice-présidence en caressant l’idée à peine voilée que l’actuel président Ouattara connaisse le même sort que feu le président John Atta Mills. Par conséquent ce ne serait plus au président de l’assemblée nationale d’assurer l’intérim en cas de vacance du pouvoir comme prévu par la constitution ivoirienne en son article 40 mais plutôt au vice-président . Joli pied de nez à Soro Guillaume, l’actuel président de l’assemblée nationale et se faisant actuel dauphin constitutionnel ! Cette modification de la constitution par la mise en place d’une vice-présidence, si elle était adoptée, pourrait conduire le PDCI-RDA à finalement opter pour la candidature unique d’Alassane Ouattara au sein du RHDP à l’élection présidentielle de 2015. Si bien sûr le PDCI-RDA était assuré que le poste de vice-président lui serait dévolu .

À la lumière de ce qui précède, l’on est en droit de se demander pourquoi le PDCI-RDA bâti son programme de reconquête du pouvoir sur l’avenir médical semble tout incertain de l’actuel président Alassane Ouattara compte tenu des insinuations proférées par le Pr Maurice Kakou Guikahué.

Wait&see.

Django percy

Où en est la réconciliation ivoirienne?

Après dix ans de crise politico-militaire, exacerbée par quatre mois de combats d’une violence sans précédents, nous étions tous là, le regards hagards, l’âme vide. Tous là, a contemplé l’animosité de l’espèce humaine. Silhouettes sans vies, nous nous regardions chacun, avec dédain et méfiance comme pour dire «je sais de quoi tu es capable». Il faut dire que le contexte a pris le dessus sur le concept. L’ivoirien, fier et noble, celui qui hurlait sa non-violence avec un regard hautain… contemple ses mains qui tremblent encore de haine et de mépris. L’altérité avait pris le dessus sur la fraternité, l’humanité. Il y avait le nous et les autres. Ceux qui ne prenaient pas position, n’étaient que des marginaux soit hypocrites, soit imbéciles prônant l’espoir quand tout n’était plus que ruine. Puis, l’ultime coup d’éclat, celui qui s’impose est celui qui règne. On ébranle tout, enfonce le dernier clou et puis voilà… Retour à la normal si tant est qu’une telle chose existe encore. Il faut relancer l’économie, on cire les pompes, serre les dents, laisse échapper quelques murmures au passage puis on rejoint les autres.

La réconciliation par l’économie. L’argent rend heureux semble t-il. Alors on s’active. Investisseurs, emploi, demande, consommation, les billets plein les poches et le tour est jouer.

«Si cette machine folle est si bien lancée , c’est qu’elle a entrainé dans son sillage des élus oublieux de leur mission». Redonner aux victimes leur dignité et juger les coupables avec fermeté et efficacité afin que le «plus jamais ça» devienne réalité.

Et pourtant. Lorsque, soucieuse de mener à bien mon sujet de mémoire qui traite de la justice transitionnelle ivoirienne (et ses effets sur le droit des femmes) je constate que le dernier événement figurant sur l’agenda de la commission remonte à juillet dernier, je me désole du manque d’intérêt. Où sont nos élites qui nous promettent depuis bien trop longtemps de nous apporter le changement? Où est notre intelligentsia qui faillit à son devoir d’écrire l’Histoire avec honnêteté et engagement? Ils sont absents, l’esprit obstrué et les yeux éblouit par le reflet rayonnant du bling bling. Miracle ivoirien, mirage quand tu nous tiens. On apprend donc rien de l’Histoire. Miracle et mirage, nous le savons, plus que quiconque sont les deux côtés d’une même médaille. Lorsque la communauté international nous fait la courbette, miroitant la success story ivoirienne, on en oublie qu’il faut se rabattre vers l’intérieur pour mieux se propulser vers l’extérieur. Dans un monde de plus en plus globalisé, les capitaux fuient au gré des propositions les plus alléchantes. Aujourd’hui c’est Abidjan, demain Dakar et pourquoi pas Bangui? À la petite étincelle, nos investisseurs outrageusement fidèles à la Côte d’Ivoire ne manqueront pas de la cocufier au profit d’une autre terre fertile, en attendant la prochaine. Puis il restera plus que nous. Les nationaux, les locaux, tous ceux qui de près ou de loin sont touchés de plein fouets par les troubles sociaux que connait le pays. La problématique identitaire s’installe au coeur de ce débat creusant le fossé entre nous et les autres encore et toujours plus profondément. Dans leur mission d’accompagner le pays vers l’émergence, trop occupés à l’économique, les autorités oublient que c’est la société qui la fait fonctionner . Quelques années auparavant, lorsque tout était que luxe, calme et volupté (ou presque), dans la jeunesse fougueuse du pays, on apprenait à nos dépend que le «vivre ensemble» n’était finalement pas chose acquise. Les différentes cultures présentent sur le territoire qui existaient dans l’harmonie sont propulsées dans une zone de combat où le nom de famille est suffisant pour transformer l’autre en ennemie. Et voilà un conflit ethnique de plus. Alors que le pays doit sa renommée à ses flux migratoires, s’imposant comme un carrefour de civilisation, cette richesse se transforme en cauchemar.

Les quatre grandes familles linguistiques de la Côte d’Ivoire et leur extension régionale:

CIV carte langue

Sur la voie de la justice et de la vérité, ce nouveau mandat de la Commission doit s’imposer comme une thérapie national pour révéler les raisons qui ont conduit les uns a violer les droits des autres.

Dans cette optique, nous pouvons constater le travail qu’il reste à réaliser par la Commission pour compléter sa mission. Le processus des Commissions Vérité et Réconciliation se découpe en quatre parties principales.

1- Les poursuites pénales: à l’encontre des auteurs des crimes passés

2- Les enquêtes : dans le but de rétablir la vérité sur les exactions et lutter contre l’impunité et le sentiment d’injustice.

3- La réparation: sous formes de compensations (symboliques, individuelles, collectives), restitution des biens ou de réhabilitation.

4- Réformes institutionnelles: législatives et institutionnelles.

Processus des Commission Vérité et Réconciliation:

CVR

Deux ans après sa création, la CVR a effectuée des enquêtes sur 60 000 ivoiriens en vue de déterminer les périodes troubles de la crise. Plusieurs questions ont été posées aux populations sondées

1- Quelle est la période que la CDVR doit prendre en compte pour mener ses enquêtes ? :
La période qui en ressort est celle allant de 1990 (année du multipartisme) à 2011. Les populations souhaitent que la lumière soit faite sur les événements récents dans l’Histoire du pays qui ont marqués l’apogée des violences : 1990,1992, 1995, 1999, 2002, 2004, 2006, 2010 et 2011.

2-) Quelles sont les types de violations que la CDVR doit retenir pour ses travaux ? 
Ce sont quatre catégories de violations qui sont idenfiées:
– les atteintes à la vie (96%)
– les atteintes aux droits économiques (80,2%), (expropriations, vols, pillages)
– les atteintes à l’intégrité physique et morale (73,3%) et les atteintes à la liberté(42,6)

3-) Au titre de l’importance qu’elles accordent à la repentance au pardon et à la justice :                    «le pardon n’exclut pas la justice» disent les populations interrogées. La solution de l’amnistie par la repentance n’a pas été choisie en Côte d’Ivoire. Mais les populations ont indiquées que le pardon peut être accordé par un repentir sincère.

4-) Quelles formes de réparations souhaitent les ivoiriens ? »
Les populations en ont proposé deux types, individuelles et/ou collectives :
-Des réparations morales (prise en charge psychologique, excuses publiques, réhabilitation, hommage aux victimes) et
-Des réparations matérielles (indemnisation, restitution des biens)

5-) La réconciliation est-elle possible en Côte d’Ivoire ?
Les Ivoiriens répondent par l’affirmative à 83%. La réconciliation est un chantier vaste et difficile mais ils y croient.

6-) Concernant les réformes institutionnelles à mener:
Les populations proposent des reformes institutionnelles en profondeur, notamment dans les seccteurs de:
–  la justice( à 72% est perçue comme une institution corrompue)
–  l’administration publique nationale
– les forces armées et de sécurité(77,1% des sondés pense que les forces de défense et de sécurité sont corrompues et politisées) ,
– la presse (63% des ivoiriens pense qu’elle manque d’impartialité),
– l’école ivoirienne (66,5 % estiment que le niveau de l’école a baissé en CIV, 57% des populations pense qu’elle corrompue…),
– la politique de gestion du Foncier (81% estiment que la gestion du foncier est problématique),
– la gestion de l’économie nationale (74% considèrent la vie est chère) et la gestion des affaires publiques (60% estime que les richesses nationales sont mal reparties.)

7-) Croyez-vous en l’avenir de la Côte d’Ivoire ? 
Plus de 80 % des populations croit en l’avenir prospère de la Côte d’Ivoire(…)

Aïssatou Dosso

Une «transition démocratique apaisée» envisagée au Burkina Faso

Blaise

Le débat politique au Burkina Faso est paralysé par la volonté de Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir à l’horizon 2015. L’Histoire se répète et la manipulation de la loi se confirme comme étant le moyen le plus efficace de conservation de pouvoir. Le tripatouillage de l’instrument juridique suprême heurte ma sensibilité de juriste et de citoyenne. Lorsqu’on connait les mécanismes complexes de modification de la constitution dans les États de droit, on est forcé de constater que le Burkina Faso et l’Afrique occidentale en général ont une longue marche vers la démocratie. Multi-récidiviste, Blaise Compaoré n’en ait pas a son premier tripatouillage de la loi fondamentale. Après 27 ans de pouvoir, son amour passionnel du siège présidentiel se heurte à une mobilisation populaire sans précédent ainsi qu’a une action concertée de l’élite politique. En effet, après la manifestation spectaculaire dans les rues de Ouagadougou, c’est maintenant le tour d’un groupe de personnalités politiques d’opté pour la voie diplomatique en proposant leur médiation. La formule mise en avant par le groupe, composé notamment de l’ancien chef d’État Jean Baptiste Ouédraogo, est celle d’une «transition démocratique apaisée». L’objectif d’un tel engagement, selon M.Ouédraogo est d’ «obtenir que les parties en conflit s’accordent sur une plateforme de transition politique apaisée et éviter ainsi que notre patrie commune, le Burkina Faso ne se déchire violemment autour de la question de la dévolution du pouvoir en 2015».

Il faut se féliciter de la mobilisation autour du principe démocratique, qui prouve que le changement est la volonté du peuple et souhaiter qu’un véritable dialogue national naisse de cette initiative.

Aïssatou Dosso

Forum Investir en Côte d’Ivoire 2014

«Un nouveau miracle économique, après celui des années 70-80, est envisageable» Daniel Kablan Duncan, premier ministre ivoirien.

C’est sur ces mots que s’ouvrait ce matin le forum investir en Côte d’Ivoire à l’Hôtel Ivoire situé dans le disctrict de Cocody à Abidjan. Une réunion d’opérateurs économiques publiques et privés dans le but non seulement de rétablir le lien de confiance entre la Côte d’Ivoire et ses investisseurs, mais surtout d’afficher fièrement les résultats de croissance que connait le pays depuis sa sortie de crise. En effet, le gouvernement a mis un point d’honneur à l’insertion ou du moins la ré-insertion de la Côte d’Ivoire dans l’arène économique mondiale.

Le forum est sensé comptabiliser 3000 personnes en provenance de 113 pays. Il s’agira de présenter les différentes opportunités d’affaire qu’offre la Côte d’Ivoire à ses potentiels investisseurs nationaux, régionaux et internationaux. Le pays est donc présenté comme une clé d’accès à un marché ouest africain, vaste et en expansion de 300 millions d’habitants. Avec sa position stratégique, ses ressources humaines et matérielles, la Côte d’Ivoire se présente comme un acteur indispensable dans l’économie régionale. En effet, le PIB du pays représente 40% de celui de l’Union économique et monétaire l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) dont elle fait partie. Il va donc sans dire que l’intégration du marché ivoirien ouvre aux opérateurs économique un accès privilégier au marché régional.

Toutefois, il convient de relever certaines difficultés auxquelles fait face le pays qui risque de miner sérieusement la stabilité de l’économie.

Le chantier de la réconciliation

Malgré les efforts du gouvernement dans le sens de l’apaisement de la vie politique, il subsiste des lésions non encore refermées. Le pays sort d’une crise politique de dix ans, aggravée par le conflit post-électoral de 2010-2011. Le dialogue politique est rompu entre le parti au pouvoir et l’opposition. Cette tension au niveau de l’élite ne manque pas de transparaitre dans le climat social. Même s’il est vrai que l’heure est à l’apaisement, force est de constater que le projet de réconciliation nationale est semé d’embuches. Comment prétendre à une stabilité durable et au développement réel du pays s’il subsiste autant de déchirures dans la société?

Le problème de la corruption

La corruption est un fléau qui ronge la plupart des pays en développement et particulièrement la Côte d’Ivoire. La crise ivoirienne, selon plusieurs études, a eu un impact significatif sur la proportion de la corruption dans la société. Plus encore, la corruption s’est institutionnalisée horizontalement, à savoir dans tous les niveaux de l’administration et verticalement c’est à dire dans tous les domaines et secteurs d’activités. Le problème de la gestion des finances publiques (manque de transparence) peut décourager les investissements dans le pays. Une lutte anti-corruption est menée par le gouvernement Ouattara depuis son accession au pouvoir. Il s’agira maintenant de convaincre les opérateurs présents au Forum ICI 2014 que la société ivoirienne est prête pour une véritable transition économique et politique.

Aïssatou Dosso

Bouteflika tiendra t-il jusqu’à l’élection d’avril 2014?

«Ma chanson n’est pas un manque de respect, explique le jeune homme, je ne dis pas au président de dégager mais d’aller se reposer» Anes Tina.

Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani a déclaré que l’actuel président A.Bouteflika serait candidat à sa propre succession pour l’élection présidentielle du 27 avril 2014, sans que l’intéressé ne l’annonce officiellement. Victime d’un AVC (Accident Vasculaire Cardiaque) le 27 avril 2013, A.Bouteflika (76 ans) avait du être évacué d’urgence à l’hôpital militaire du Val de grâce en France. Son hospitalisation durera 4 mois, au bout desquels Abdelaziz Bouteflika rentra dans son pays très affaibli. Durant cette période d’hospitalisation, toute l’Algérie retenait son souffle et certaines voix appelaient à déclarer la vacance du pouvoir au vue de l’état de santé du président qui le mettait dans une incapacité d’exercice de fait.

Un pays sans chef. Depuis son retour d’hospitalisation le 16 juillet 2013 à ce jour, le président Abdelaziz Bouteflika n’a convoqué que 2 conseils des ministres durant toute l’année 2013. De plus, rares sont ses apparitions télévisées qui pour la plupart font l’objet de grossiers montages pour ne pas laisser transparaître le réel état de santé du président aux yeux du peuple algérien. Fragilisé par sa santé, Abdelaziz Bouteflika doit se résoudre à ne plus être au devant de l’exécutif algérien. Le dernier conseil des ministres du 30 décembre 2013 a été marqué par la mise en place d’un important dispositif médical pour permettre au président Abdelaziz Bouteflika d’y assister. Durant ce conseil des ministres, interdiction était faite aux ministres d’approcher le président et de lui adresser la parole afin d’éviter tout risque d’infection. Cette scène en dit long sur l’état de santé actuel du président algérien.

Un 4ème mandat Contre toute vraisemblance, tout porte à croire que Abdelaziz Bouteflika portera haut les couleurs de son parti le FLN aux prochaines élections présidentielles du 27 Avril 2014. Soit un an jour pour jour après son AVC (Accident Vasculaire Cardiaque) qui lui a valu 4 mois d’hospitalisation. Reste que l’intéressé ne s’est toujours pas encore prononcé sur sa candidature. Après 15 années passées à la tête de l’exécutif algérien, et vu l’état de santé actuel du président Bouteflika, tous les indicateurs laissent à penser que le président algérien devrait judicieusement se retirer de la vie politique algérienne. Cependant ses partisans du FLN ne l’entendent pas de cette oreille.

À 3 mois du scrutin présidentiel, l’on se demande si Abdelaziz Bouteflika est toujours en mesure d’exercer ses fonctions de président et de terminer son mandat avant de penser envisager une seule fois, que ce dernier puisse briguer un 4ème mandat.

Django Percy

Madagascar: Un nouveau président et une réintégration dans le club selecte de l’UA

Madag

Vendredi 24 janvier, Madagascar se dotait officiellement d’un nouveau président à l’issue de l’investiture de Hery Rajaonarimampianina, élu au second tour avec 53,49% des voix. Cette élection est une étape jugée importante pour sortir de la crise dans laquelle est plongée le pays depuis la destitution en 2009 du président Ravalomanana.

Le nouveau président a immédiatement appelé ses concitoyens a «tourner la page» aux cinq années de crise politique, économique et sociale qui ont secoués le pays. Depuis 2009, le pays s’est trouvé particulièrement isolé a plusieurs niveaux. Au niveau économique, les investisseurs étrangers et l’aide internationale ont désertés le pays entrainant une paupérisation significative de la société. Au niveau politique, Madagascar avait été suspendu de l’organisation panafricaine (UA) en raison du coup de force de mars 2009 qui a destitué le président Marc Ravalomanana en faveur de Andry Rajoelina. L’UA avait également gelé les avoirs du président sortant ainsi que ceux de 108 personnalités de son camp en plus d’une interdiction de voyager à leur égard.

À l’issue de la première journée du 20ème sommet de l’Union africaine a Addis Abeba ce lundi, Madagascar est de retour sur la scène politique africaine après une décision du Conseil de la paix et de la sécurité de l’UA en faveur de la levée des sanctions qui pèsent sur le pays depuis 2010.

 Défis pour le nouveau Président

 Multiples sont les défis du nouveau président d’un État effondré économiquement et socialement. En plus de l’urgence de la situation économique du pays et des besoins de la société, il y a la stabilisation de la vie politique. Cependant, le président élu semble avoir les mains liées par son affiliation au président sortant. En effet, Hery Rajaonarimampianina a mené le ministère des finances du pays sous le gouvernement précédent. «Un scénario à la Poutine» n’est pas impossible. La pression de la communauté internationale ont contraint les deux protagonnistes de 2009 a soustraire leur candidature à la présidence. Andry Rajoelina s’est donc aligné derrière son candidat, qui pourrait au moment de la mise en place du gouvernement lui être redevable.

Aïssatou Dosso

Élection présidentielle algérienne de 2014 : Bouteflika peut-il encore régner ?

Dès son retour de ce que l’Algérie Presse Service (APS), agence officielle d’information, a décrit comme étant : «  […] une visite médicale routinière de contrôle pour y parachever son bilan de santé initié à Alger, » le président algérien s’est aussitôt remis au boulot. Il nomma donc dans la foulée, les 362 magistrats de la commission nationale de supervision des élections, et s’assura que tout soit mis en œuvre pour le scrutin présidentiel fixé au 17 avril prochain.

Si les candidatures d’opposants se sont manifestées, comme celle d’Ali Benflis, perdant dix ans plus tôt face à Bouteflika, « requinquer » et aujourd’hui plus diligent que jamais ; nul mot de la part du numéro un algérien. Sa participation en tant que candidat à sa propre succession, pour la quatrième fois, a été annoncé « officiellement » en conférence de presse par Amar Saadani, secrétaire général du FLN, le parti du président. Et, à quand une déclaration, réellement officielle, celle-là, du président sortant ? « au moment opportun » laisse entendre Saadani.

… Mais Bouteflika a-t-il encore les habilités pour gouverner l’Algérie ?

Le troisième mandat de Bouteflika fut marqué par la vague du printemps arabe et sa gestion, à travers laquelle le septuagénaire a prouvé sa poigne. Si le pouvoir a dissuadé la foule de manière comminatoire, le régime s’est maintenu surtout grâce à l’acuité politique de Bouteflika, qui a réussi l’escamotage de la révolution, en donnant l’illusion de la réforme aux protestataires.

Cela dit, ce serai une tautologie de rappeler que la faiblesse apparente de Bouteflika, dû à ses problèmes de santé, notamment une hospitalisation de quatre mois suite à un second accident cardiovasculaire en mai 2013, rendrait un quatrième mandat déraisonnable.

« Partez Monsieur le Président » Yacef Saadi :

Le quotidien Algérien El-Watan, de nombreuses voix de l’opposition politique, et même des amis de Bouteflika, dont Yacef Saadi (figure emblématique de la lutte d’indépendance et du FLN) appellent le chef de l’État algérien à se retirer honorablement de la scène politique, après un règne ayant débuté en 1999.

Les Algériens n’étant pas des « béni-oui-oui » le clan Bouteflika se trouve face à un défi de taille.

Sources : JeuneAfrique, El-Watan, APS.

Marlyatou Dosso

«Carton rouge au Sénat et à la modification de l’article 37 de la Constitution»

Armés de leur dignité, les citoyens grondent au pays des hommes intègres. Sans violences ni heurts. Comme pour prouver aux élites politiques décadentes qu’avec fraternité et conscience, on peut imposer le changement. Pancartes, chants, slogans, tout les moyens sont bons pour dénoncer le désengagement des politiques corrompus envers leur peuple. La manifestation se veut porteuse d’un idéal démocratique. Celui selon lequel un dirigeant ne peut s’imposer sans le consentement de ses citoyens. La volonté de Blaise Compaoré de tripatouiller la constitution à des fins de conservation du pouvoir se heurte à la mobilisation populaire. La vidéo proposée est criante de vérité quant à la rupture du lien de confiance entre la classe politique et le peuple.

Catherine Samba Panza: nouvelle présidente intérimaire de la Centrafrique

RCA

Catherine Samba Panza succède à Michel Diotodja comme présidente de transition de la République de Centrafrique. Elle a été élue ce matin à 75 voix contre 53 pour son adversaire par le Conseil National de Transition (CNT). Elle frôle l’élection au premier tour avec 64 voix lorsque la majorité absolue est fixée à 65 voix. Sans nulle doute, la première femme présidente de l’histoire centrafricaine, ancienne maire de Bangui possède les qualités pour diriger ce pays vers l’apaisement.

Ses premières paroles suite à son élection ont été en faveur d’un désarmement. «Je lance un appel vibrant à mes enfants anti-balaka qui m’écoutent. Manifestez votre adhésion à ma nomination en donnant un signal fort de dépôt des armes (…) À mes enfants ex-Séléka qui m’écoutent aussi, déposez vos armes».

La femme dont la RCA s’arme pour mener à bien la transition détient plusieurs flèches à son arc. Après une formation académique en droit (de l’homme et des assurances) acquise en France, Mme Catherine Samba Panza s’installe dans son pays où elle se lance dans les affaires et s’implique dans la vie associative et politique. Fondatrice d’une société de courtage en assurance, elle s’engage dans la lutte contre les violences faites aux femmes auprès d’associations et d’ONG.

Son implication en politique prend forme en 2003 lorsqu’elle co-préside le dialogue national qui prend place suite au coup d’État de Bozizé. Nommée maire en 2013 par le régime de transition, elle a la lourde tâche d’administrer une ville rongée par les armes. Appartenant ni à l’ancienne rébellion Séléka aux mains gorgées de sang ni à l’élite politique sans convictions autres que le parfum de l’argent, elle se présente comme une troisième voie, celle de la neutralité et du mérite. Sa non-allégeance a aucun grand parti politique l’a délie de toute obligation ou redevance menant à des politiques de rattrapage.

Aïssatou Dosso

L’avenir de Charles Blé Goudé ou l’avenir de la réconciliation en Côte d’Ivoire

Blé

 Le titre est certes caricatural. La problématique de la réconciliation en Côte d’Ivoire transcende la seule personne de Charles Blé Goudé et se présente comme un phénomène multifacette. Cependant, l’ancien ministre de la jeunesse, homme fort des jeunes patriotes, est un symbole fort de l’opposition. Son sort est suspendu comme une Épée de Damocles au dessus de la tête des dirigeants. Le moindre faux pas peut être déterminant pour la stabilité du gouvernement et la sécurité du pays. Le gouvernement est fortement déficitaire en terme de légitimité dans cette frange de la population qui conteste les résultats de l’élection présidentielle de 2010. Le 13 janvier dernier, les autorités ivoiriennes ont réclamées un délai de trois mois avant de statuer en faveur ou non de la remise de Blé Goudé à la Cour international. Pourquoi une telle hésitation?

Tout d’abord, la CPI joue sa crédibilité sur le dossier ivoirien. Non seulement soupçonnée de s’acharner sur les cas africains, elle est également accusée de procéder à une justice des vainqueurs. Rappelons que Laurent Gbagbo a été tranféré à la Haye depuis maintenant deux ans, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité en raison de son rôle présumé dans les affrontements suivants l’élection présidentielle de 2010. Les poursuites menées contre Simone Gbagbo (femme de l’ex-président) et Blé Goudé soulèvent le doute sur  l’impartialité de la Cour internationale. Qu’advient-il des membres du parti au pouvoir également impliqués dans les actes de violences de 2010-2011? On peut imaginer que cette question soulève des inquiétudes dans le camp Ouattara. Le refus du transfèrement de Blé Goudé à la CPI serait une stratégie du gouvernement pour détourner l’attention de la Cour sur de potentielles inquisitions en son sein.

Au delà de la CPI, c’est la société ivoirienne qui est suspendue aux lèvres du gouvernement, comme si chacune de ses décisions trace l’Histoire du pays. Les chemins de sortie de crise sont nombreux, mais ils ne font pas l’unanimité. Les concepts de vérité et réconcialition peuvent sembler antinomiques. Les uns font primer la vérité sur la réconciliation, concédant la cohésion du pays aux mains de l’appareil judiciaire. Les autres, partisans de la réconciliation préconisent un retour à zéro, une sorte d’amnésie et d’amnistie nationale. Ainsi, quelque soit la décision du Gouvernement, elle sera favorablement reçue par les uns et rejetée en bloc par les autres. Telle une ligne de fracture, ligne de front qui semble s’installer au coeur de la société ivoirienne.

Une solution médiane, conciliante de l’espérance des deux parties, semble se dessiner. Un processus judiciaire interne est en cours, afin décider si la justice ivoirienne est apte a juger Charles Blé Goudé. D’ici là, c’est au gouvernement de prouver aux ivoiriens sa volonté de sortir de ce climat polarisé entre pro et anti Gbagbo. La croyance aux institutions, la confiance en la compétence et l’impartialité de la justice sont des conditions sine qua non à la réussite du processus transitionnel en Côte d’Ivoire. Car la voix de la réconciliation est minée par la persistance de rancoeurs, de sentiments d’injustice et d’impunités au sein de la société.

Aïssatou Dosso

Une avancée pour les victimes de viols au Maroc.

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Nous n’oublierons jamais la tragédie d’Amina Al Filali. Jeune marocaine de 16 ans qui s’était donnée la mort suite à l’annonce de son mariage, par voie de conciliation, à son violeur. Violée, humiliée, cette fille, comme tant d’autres, s’étaient retrouvés du banc de victime d’un acte ignoble et criminel, à celui de fautive. Scélérat face à une société patriarcale lâche, dont l’arme est la loi.

Cela dit, le destin tragique d’Amina a laissé une déchirure béante et puante dans le cœur et la conscience collective marocaine. Les bourreaux n’ont désormais plus d’échappatoire ; ils seront jugés à leurs justes médiocrités : en criminel. En effet, l’article 475 du code pénal marocain, dit l’article criminel, à son alinéa 2 permettait jusque-là aux violeurs de se départir de leurs crimes et de la prison, en épousant tout simplement leurs victimes :

« Lorsqu’une mineure nubile ainsi enlevée ou détournée a épousé son ravisseur, celui-ci ne peut être poursuivi que sur la plainte des personnes ayant qualité pour demander l’annulation du mariage et ne peut être condamné qu’après que cette annulation du mariage a été prononcée »

La commission de Justice à la chambre des représentants, a validé le projet de loi du groupe parlementaire du PAM (Partie Authenticité et Modernité), de suppression de cet alinéa. Cela dit, le même projet de loi, prévoyait l’amendement des peines d’emprisonnement, en les revoyant à la hausse, de « cinq ans à dix ans, » plutôt que d’une à cinq années, qui a été rejeter.

Il faut tout de même reconnaître qu’un premier geste a été posée pour la protection des victimes de viol, en la reconnaissance légale de leurs statuts et la condamnation de jure de leurs agresseurs. Il reste encore a alourdir les peines et à changer les mentalités.

Source : http://www.afrik.com/maroc-les-violeurs-ne-pourront-plus-epouser-leurs-victimes

Marlyatou Dosso

Mandela est mort, Vive Mandela

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«Nous ne sommes pas encore libres, nous avons seulement atteint la liberté d’être libres». Nelson Mandela

Le plus grand hommage que nous pouvons rendre à Mandela est de perpétrer son combat en luttant sur le plan intellectuel à l’affranchissement totale de l’Afrique de toutes sortes de joug. Les multiples défis qui attendent les pays en développement africains nécessitent la réappropriation de nos ressources humaines , matérielles et historiques dans le sens d’une redistribution juste de nos richesses.

Les récentes évolutions sociales rendent intolérable toute loi ouvertement discriminatoire et les signes d’une telle attitude sont subtiles. En effet, les différents instruments juridique internationaux et nationaux s’accordent a lutté contre les discriminations liées à la «race». Cependant, cette simple reconnaissance légale n’implique pas systématiquement disparition des discriminations. Il faut aller au-delà de cette apparente égalité pour combattre les mécanismes qui perpétuent des pratiques aujourd’hui intolérables.

Ceci dit, nous dénonçons l’attitude des élites nationales qui tout en ignorant les intérêts généraux et l’urgence des besoins vitaux font primer leurs intérêts individuels en s’alignant à un ordre mondial fortement inégalitaire.

La véritable liberté, celle qu’évoque Mandela, est un perpétuel combat qui se révèle inachevé lorsque nous assistons encore aujourd’hui à des sommets tels que la Françafrique. En même temps que nous pleurons le symbole de la lutte contre l’apartheid, nous perpétuons une institution archaïque et néo-coloniale. Ironique coïncidence des événements.

Aïssatou Dosso

Le cimetière à ciel ouvert de Lampedusa

lampedusa

Le 3 octobre, un bateau transportant 500 passagers échoue aux abords de Lampedusa en Italie. Une semaine plus tard, lorsque les morts du premier naufrage n’ont pas fini d’être compté, le bilan s’alourdit avec une deuxième vague de migrants. Ce dernier bateau échoue entre Malte et Lampedusa.

Le voyage mortel commence au port de Zuwarah, non loin de la Capitale Tripoli. Là où, dans l’attente d’amasser les fonds suffisants pour la traversée, les migrants survivent plusieurs années dans des conditions d’une extrême précarité. Travail forcé, sévisses physiques et sexuels sont le prix a payé pour atteindre enfin la paix.

L’espoir se personnalisait au franchissement de la ligne de mire. Mirage d’un rêve sans lendemain, un rêve perdu à jamais. Des femmes, des hommes, des enfants, tous réunis autour d’un seul objectif, franchir la méditerrannée, franchir cette ligne de démarcation entre misère et prospérité, entre insécurité et stabilité, entre terre d’injustice et État de droit. Cette ligne qui s’érige en mur de béton, imperméable aux migrations, imperméable à ceux dont la vie ne vaut plus grand-chose. La suite est connu. 360 morts selon les chiffres de la garde côtière italienne.

Quelles sont les raisons d’un tel désespoir? Un désespoir qui rend la vie et la mort si dérisoire? Qui sont les responsables d’une telle tragédie, d’une telle déshumanisation? Pourquoi? Pourquoi? Cet événement vient créer une onde de choc dans les esprits qui se questionnent sur les raisons d’un monde qui hiérarchise les vies humaines.

L’histoire de l’humanité, indissociable des flux de migrations prend une tournure étonnante en ce 21ème siècle. Lorsque les plus grands instruments juridiques de protection des droits de l’Homme enchâssent la liberté d’aller et venir comme un droit fondamental, ceux qui restent encore aujourd’hui en marge de l’évolution humaine se heurtent à l’indifférence des gouvernants.

Assignés à résidence, la clandestinité devient l’unique réponse pour ceux pour qui tout semble urgent, des moyens de subsistance à la dignité humaine. Si le chemin mortifère vers le Nord ne dissuade aucunement les migrants, c’est qu’ils n’ont plus rien à perdre d’une part ou de l’autre de la méditerrannée.

Source: Le Huffington Post, Réseau International.

Aïssatou Dosso

Attaque du Westgate, le terrorisme en Afrique en tant que nouveau fléau

westgateCes dernières années, l’Afrique s’est transformer en terre d’accueil de groupes extrémistes musulmans. La Pauvreté, l’isolement, l’instabilité politique et les troubles sécuritaires, sont autant de composantes favorable à la propagation d’idéologies extrémistes. L’émergence des groupes extrémistes viennent révéler dramatiquement la rupture du lien de confiance entre la classe politique et le peuple.

Les attaques de Watergate se réclament être des représailles contre l’intervention kenyane en Somalie. Ils sont revendiquer par le groupe extrémiste musulman Shebab qui, en s’attaquant a un des plus important mall du pays s’insurge contre la souveraineté kenyane mais aussi contre l’occidentalisation de la société. L’insurrection s’est déroulé sur trois jours, durant lesquels, les otages ont été détenu dans la terreur. L’assaut final qui a lieu le 24 septembre dernier a permis de libérer les personnes détenus.

Le bilan est lourd. Les chiffres que donnent le gouvernement élèvent à 60 le nombres de civils qui ont perdu la vie durant cette attaque. Selon le compte twitter du groupe Shebab, cette attaque n’est qu’un avant goût de celles qu’ils s’apprêtent a effectuer pour punir le gouvernement kenyan.

Il est peut-être tant de reconnaitre les forces de l’adversaire et de l’efficacité de son organisation. Le groupe Shebab ne se contente plus aujourd’hui du simple statut de pirate mais revendique une place sur l’échiquier politique régional. Les difficultés que rencontre l’armée Kenyane sur le terrain nécessitent un changement de stratégie à l’égard des Shebabs. L’heure est aux négociations politiques et à la recherche d’une voie autre que celle des armes. La gravité de l’événement du Watergate ainsi que les menaces qui s’en suivent rendent nécessaire une ouverture de dialogue avec ceux qui sont désormais affiliés au groupe Al-Quaïda.

Sources: RFI.fr, CourrierInternational

Aïssatou Dosso

Jeux de la Francophonie 2013: Disparition de sportifs africains

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Tous les moyens sont bons pour échapper a la précarité et la pauvreté des grandes métropoles africaines. Pour contourner les difficultés d’obtention de visa et l’aventure périlleuse du voyage clandestin, le sport se dresse aujourd’hui en espérance de jour meilleur. Atteindre l’eldorado occidental par le foot et autre disciplines sportives, voilà l’objectif que semble s’être fixés les vingt-six sportifs africains qui se sont évaporés lors de la 7ème édition des jeux de la Francophonie. Hier encore, les sportifs africains, déferlaient la chronique lorsque trois basketteuses ivoiriennes sont venues gonflées les rangs des athlètes disparus. Rappelons-nous que lors des JO de Londres, plus de 21 athlètes africains n’avaient jamais réintégrer le village olympique. Ainsi, loin d’être un phénomène isolé, ce qui est désigné par journalistes comme des « disparitions en série, » lève le voile sur un réel malaise social.

Tant de potentiels perdus, à cause de dirigeants désengagés envers les besoins de sa population, notamment de sa jeunesse. Au côté de la fuite de cerveaux, nous avons également une fuite des talents sportifs.

« The bottom line is to look at the economic conditions in Cameroon and see how hard the system is for many people, especially the athletes who don’t receive any support from the government. London presented an opportunity; I’m not at all surprised that they took it. » Flaubert Mbiekop (économiste camerounais)

Le choix de la Côte d’Ivoire en tant que prochain pays hôte des jeux de la Francophonie semble être un bon moyen diplomatique de résoudre le problème des sportifs fugitifs.

Marlyatou Dosso

Sources: The GuardianUK, France24.


Affaire du viol collectif à New Delhi: le mineur condamné à 3 ans de prison

inde

La sentence est tombée. Le jeune homme responsable du viol et de la mort de la jeune femme âgée de 23 ans incombe de trois ans de prison. Une sentence jugée trop clémente selon la famille de la victime, pour qui l’argument de la minorité du coupable est non recevable devant la gravité des faits. Âgé de 17 ans, celui-ci sera incarcéré dans un centre spécialisé qui vise a rééduqué plutôt qu’à punir.

Les faits se sont déroulés le 16 décembre 2012. La jeune femme, victime d’un viol collectif de six hommes dans un bus à New Delhi, succombe de ses blessures 13 jours plus tard dans un hôpital de Singapour. Événement tragique qui réveille la conscience collective sur la violence faite aux femmes et le mutisme des autorités politiques et judiciaire face à ce fléau social.

Pourquoi une telle violence à l’égard des femmes en Inde?

L’Inde fait partie des sociétés où la condition des femmes est alarmante. Mariage forcé, traite des mineures et des femmes, crimes sexuels sont autant de catastrophes longtemps restées impuni pour plusieurs raisons.

La vision stéréotypée des sexes est bouleversée par les évolutions diverses que connait l’Inde. Les femmes sont de plus en plus présentes et visibles. Une présence fondamentale à l’émergence et au développement du pays. Mais une visibilité qui les rend accessibles et vulnérables. Au quotidien, ces femmes émancipées et éduquées combattent les difficultés et essuient les humiliations liées à leur sexe. Elles sont confrontées à ces hommes frustrés qui réduisent la femme à sa fonction reproductrice; une femme est une épouse ou mère, autrement c’est un bien collectif.

Les institutions politiques indiennes fondamentalement patriarcales peinent a réagir et a mené une lutte sans merci contre les crimes sexuels. L’impunité qui découle du silence coupable des autorités est à la base des récidives chez les agresseurs. Dossiers classés sans suite, négligences policière, mépris judiciaire, corruption et j’en passe. Autant de défaillances des autorités publiques qui dissuadent les victimes de porter plainte et encouragent les violeurs à perpétrer leurs crimes, à tel point que les statistiques sur les crimes sexuels en Inde sont très peu fidèles à la réalité.

La lutte contre l’impunité passe nécessairement par la promotion et la protection des droits des femmes. La fermeté de la justice et de la police à l’égard des crimes sexuels peut constituer un dissuasif aux actes criminels. La présence des femmes au niveau des postes de décision (parlement, institutions judiciaire et politique) permettrait d’inscrire les besoins spécifiques des femmes à l’ordre du jour. La réforme de l’éducation nationale dans le sens de l’intégration des changements sociétaux peut constituer un outil intéressant pour sensibiliser les plus jeunes au respect de la dignité des femmes.

Aissatou Dosso

Sources: Courrier International, The GuardianUK.


Montréal n’accueillera pas les prédicateurs extrémistes musulman

palais des c

Les polémiques autour de la venue des prédicateurs musulmans au Palais des congrès de Montréal se sont finalement soldés par l’annulation de la conférence qui devait se tenir les 7 et 8 septembre prochain. Acharnement médiatique ou réel débat sociaux?

Cet événement soulève l’indignation d’une partie de la population ainsi que de la classe politique, qui estiment que de tels propos extrémistes et radicaux portent atteintes aux fondements des valeurs québécoises. Les organisateurs de la conférence, le collectif 1ndépendance, se défendent en criant à l’acharnement médiatique. Deux idéaux de la société s’entrecroisent sans pour autant s’annuler mutuellement.

Il y a les tenants de l’égalité des cultes et ceux de la liberté de culte. Les premiers soutiennent la neutralité religieuse selon laquelle aucune faveur n’est accordée à une religion au détriment d’une autre. Les libertés de conscience et d’expression sont exercées dans le respect et les limites de la démocratie. Les derniers donnent une interprétation extensive des liberté de conscience, de croyance, d’expression. La démocratie permettrai alors à tout un chacun de pratiquer et d’exprimer librement ses convictions. Toute tentative d’encadrement ou de limitation de celles-ci constitue une atteinte aux droits fondamentaux.

Ainsi, les uns se désolent devant la propension médiatique que prend cet événement et craignent l’amalgame et la stigmatisation de toute une partie de la population. Les autres s’indignent devant les propos tenus par les conférenciers invités et tentent de faire entendre leur voix afin que de tels discours rétrogrades et dégradants soient sanctionnés par les autorités politiques.

Les discussions qui entourent l’événement surviennent alors que se discute au Québec le projet de loi sur la charte québécoise des valeurs. L’ampleur médiatique n’est certes pas fortuit. Elle s’inscrit dans un questionnement sur les bases idéologiques de la société.

Peut-être qu’un débat social est nécessaire pour poser les balises d’une société démocratique et laïque, mais il doit être fait dans un climat calme et détendu afin d’éviter la marginalisation des populations de confession musulmane du débat entourant la charte québécoise des valeurs et plus largement du jeu démocratique.

Source: Lapresse.ca, radio-canada.

Aissatou Dosso


Le Mali en convalescence

Au sortie de la crise qui a ébranlée tant le tissu social malien que les institutions politiques du pays, les enjeux pour le nouveau gouvernement sont de taille. Quels sont les défis qui attendent le Mali post-crise?

Le prochain gouvernement malien à des enjeux multidimensionnel. En même temps qu’il faudra relever le défi de la mondialisation et du développement dans lequel s’inscrit la plupart des pays africains, le Président malien devra s’attaquer aux problématiques sécuritaire, institutionnels, politiques, économiques et sociales.

 Les enjeux politiques et institutionnels

Les problèmes de mal gouvernance et de corruption que connait le Mali depuis son indépendance sont dramatiquement remis à l’ordre du jour par la crise que connait le pays. Malgré des élections qui se sont passer dans un climat calme et apaisé, les institutions politique sont frappées d’un déficit de légitimité. Il convient de rétablir la confiance entre les citoyens et le corps politique. Les élections législatives et municipales seront alors une étape importante pour installer un État de droit nécessaire au rétablissement cette confiance perdue.

 La réconciliation et la justice (sécurité)

La réconciliation et la justice sont deux fondements essentiels de la sortie de crise. Elles nécessitent d’une part un travail de transparence, afin d’identifier les atteintes aux droits de l’homme commis lors des hostilités, et d’autre part, la recherche d’un dialogue et d’une réconciliation nationale à travers la mise en place d’une justice forte et indépendante.

Au niveau de la transparence et de la vérité, une commission Dialogue et Réconciliation a été crée en mars dernier. Cet organe a pour but de mettre en lumière les exactions commises lors des hostilités, afin de jeter les assises d’un dialogue menant à la réparation des victimes et du tissu social. Il convient toutefois de mettre en oeuvre les efforts nécessaires à la participation active des différentes factions de la société. En effet, la réconciliation est vouée à l’échec si elle exclut les femmes et les touaregs du processus transitionnel.

Les questions de sécurité et de justice sont d’une importance capitale puisqu’elle sous-tendent la pérennité même de l’État, notamment dans un climat politique fragil. Le désarmement des groupes rebelles doit représenter une priorité non seulement pour assurer un climat économique propice à la croissance mais surtout pour la sécurité des personnes.

 Le redressement économique et le pouvoir d’achat

 Le développement économique est un chantier particulièrement vaste au Mali. La crise politico-militaire a aggravé le niveau de vie déjà précaire de la population. Occupant la 182e place sur l’échelle d’indice de développement humain, les besoins essentiels restent largement insatisfaits. Les préoccupations premières des habitants (riz, mil, électricité, eau) doivent constituer une priorité pour le gouvernement. Par ailleurs, il faudra s’attaquer à la réinsertion économique des ex-combattants. L’insertion par le travail peut constituer un dissuasif aux tentations de résistance. La lutte contre le chômage notamment des jeunes est également un point sur lequel des progrès sont attendus.

Aissatou Dosso

IBK en visite au Tchad, et la France dans tout ça?

Et pourquoi pas la France? C’est la 1ère question que tout intéressé de la politique africaine, initié des mécanismes établit entre ces deux continents, se pose. Est-ce un pas important vers un panafricanisme plus solide? Est-ce un signe de l’ébranlement de la Françafrique? Est-ce une avancée vers une réelle autonomie des relations politiques, vers un droit des peuples à disposer d’eux mêmes?

Il est prématuré de sauter aux conclusions. Certes. Cependant, notre optimisme d’africaines soucieuse d’une politique libérée des chaines de l’Histoire encore trop étouffante pour une société assoiffée de changement nous précipite vers de tels prédictions.

Mais il convient d’analyser cet événement à sa juste valeur. Le premier déplacement d’un chef d’État est emprunt d’un symbolisme fort. Les relations particulières qu’entretiennent l’Afrique francophone et la France, doublées de l’intervention Serval laissait percevoir une visite d’État de IBK à l’Élysée. Déjouant toute prévision, celui-ci se rend au Tchad, pays allié, qui s’est impliqué militairement dans la guerre au Mali. Avec environ 2400 soldats envoyés, le Tchad a apporté un soutien indéniable à la sortie de crise malienne, et par ricochet à l’élection du Président IBK.

Symbolisme, certes mais il convient de replacer cet événement dans son contexte. Ce déplacement survient avant l’investiture du Président malien prévu le 4 septembre 2013. Tout porte alors à croire que le premier déplacement post-investiture se fera dans les us et coutumes, à savoir vers la France.

Aissatou Dosso

Source: Jeunafrique, Malijet.com

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