Catherine Samba Panza succède à Michel Diotodja comme présidente de transition de la République de Centrafrique. Elle a été élue ce matin à 75 voix contre 53 pour son adversaire par le Conseil National de Transition (CNT). Elle frôle l’élection au premier tour avec 64 voix lorsque la majorité absolue est fixée à 65 voix. Sans nulle doute, la première femme présidente de l’histoire centrafricaine, ancienne maire de Bangui possède les qualités pour diriger ce pays vers l’apaisement.
Ses premières paroles suite à son élection ont été en faveur d’un désarmement. «Je lance un appel vibrant à mes enfants anti-balaka qui m’écoutent. Manifestez votre adhésion à ma nomination en donnant un signal fort de dépôt des armes (…) À mes enfants ex-Séléka qui m’écoutent aussi, déposez vos armes».
La femme dont la RCA s’arme pour mener à bien la transition détient plusieurs flèches à son arc. Après une formation académique en droit (de l’homme et des assurances) acquise en France, Mme Catherine Samba Panza s’installe dans son pays où elle se lance dans les affaires et s’implique dans la vie associative et politique. Fondatrice d’une société de courtage en assurance, elle s’engage dans la lutte contre les violences faites aux femmes auprès d’associations et d’ONG.
Son implication en politique prend forme en 2003 lorsqu’elle co-préside le dialogue national qui prend place suite au coup d’État de Bozizé. Nommée maire en 2013 par le régime de transition, elle a la lourde tâche d’administrer une ville rongée par les armes. Appartenant ni à l’ancienne rébellion Séléka aux mains gorgées de sang ni à l’élite politique sans convictions autres que le parfum de l’argent, elle se présente comme une troisième voie, celle de la neutralité et du mérite. Sa non-allégeance a aucun grand parti politique l’a délie de toute obligation ou redevance menant à des politiques de rattrapage.
Aïssatou Dosso