Soudan du Sud, le fragile avenir d’un nouveau-né

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Depuis décembre dernier, le Soudan du Sud est proie à des affrontements. Une ancienne rivalité entre le Président actuel Salva Kiir et son ancien vice-Président Riek Machar alimente ce conflit. Il oppose ainsi les forces armées loyales au Président et celles fidèles à l’ex-vice-président. Cette seconde faction des forces militaires s’est constituée en véritable rébellion portant revendications identitaires et politiques.

Les risques que le conflit sud soudanais mute en guerre civile sont importants pour plusieurs raisons.

La première raison attrait à la jeunesse de l’État. Deux ans et demi après l’indépendance, le Soudan du Sud est un pays fragile, encore en construction où l’État manque de légitimité, où les institutions sont absentes à l’intérieur du pays et où les frontières sont encore poreuse. L’État n’a donc ni les outils ni le pouvoir de protéger sa population de menaces sécuritaires et humanitaires. Pire encore, la priorité n’est pas à la sécurisation des personnes mais à la conservation du pouvoir et des ressources matérielles de l’État.

La géopolitique est également un facteur non négligeable en terme de prévention et de résolution de conflit.

En effet, le Soudan du Sud est situé en Afrique centrale, zone particulièrement touchée par les conflits armés. Le nouveau pays est bordé par le Kenya, l’Ouganda, la RDC, la Centrafrique et l’Éthiopie. D’une part, il faut craindre le trafic des armes qui a lieu dans la région entre le Tchad, la Libye, la RDC et la Centrafrique. D’autre part, il faut prendre garde à la présence de différentes milices, groupes armés, rebelles et groupes extrémistes. En plus de constituer une menace constante à l’installation d’une paix durable, ils peuvent s’imposer comme des acteurs a prendre un compte dans les négociations de sortie de crise.

Enfin, la richesse pétrolière du sol Sud-soudanais est une composante essentielle dans le jeu de pouvoirs. Avec la scission du pays, le Sud soudan a hérité de la majorité des réserves de pétrole. La crise sud soudanaise ne relève pas simplement de problématiques politiques, identitaires et sociales mais aussi des intérêts économiques et financiers en jeu.

Des pourparlers sont en cours dans la capitale éthiopienne Addis Abeba afin d’obtenir un cessez-le-feu entre le gouvernement et les rebelles. Ces négociations piétinent pendant que la crise humanitaire s’aggrave.

Sources: Lapress.ca, TheGuardian

Aïssatou Dosso

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