Le 3 octobre, un bateau transportant 500 passagers échoue aux abords de Lampedusa en Italie. Une semaine plus tard, lorsque les morts du premier naufrage n’ont pas fini d’être compté, le bilan s’alourdit avec une deuxième vague de migrants. Ce dernier bateau échoue entre Malte et Lampedusa.
Le voyage mortel commence au port de Zuwarah, non loin de la Capitale Tripoli. Là où, dans l’attente d’amasser les fonds suffisants pour la traversée, les migrants survivent plusieurs années dans des conditions d’une extrême précarité. Travail forcé, sévisses physiques et sexuels sont le prix a payé pour atteindre enfin la paix.
L’espoir se personnalisait au franchissement de la ligne de mire. Mirage d’un rêve sans lendemain, un rêve perdu à jamais. Des femmes, des hommes, des enfants, tous réunis autour d’un seul objectif, franchir la méditerrannée, franchir cette ligne de démarcation entre misère et prospérité, entre insécurité et stabilité, entre terre d’injustice et État de droit. Cette ligne qui s’érige en mur de béton, imperméable aux migrations, imperméable à ceux dont la vie ne vaut plus grand-chose. La suite est connu. 360 morts selon les chiffres de la garde côtière italienne.
Quelles sont les raisons d’un tel désespoir? Un désespoir qui rend la vie et la mort si dérisoire? Qui sont les responsables d’une telle tragédie, d’une telle déshumanisation? Pourquoi? Pourquoi? Cet événement vient créer une onde de choc dans les esprits qui se questionnent sur les raisons d’un monde qui hiérarchise les vies humaines.
L’histoire de l’humanité, indissociable des flux de migrations prend une tournure étonnante en ce 21ème siècle. Lorsque les plus grands instruments juridiques de protection des droits de l’Homme enchâssent la liberté d’aller et venir comme un droit fondamental, ceux qui restent encore aujourd’hui en marge de l’évolution humaine se heurtent à l’indifférence des gouvernants.
Assignés à résidence, la clandestinité devient l’unique réponse pour ceux pour qui tout semble urgent, des moyens de subsistance à la dignité humaine. Si le chemin mortifère vers le Nord ne dissuade aucunement les migrants, c’est qu’ils n’ont plus rien à perdre d’une part ou de l’autre de la méditerrannée.
Source: Le Huffington Post, Réseau International.
Aïssatou Dosso
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